Un coup d'oeil devant le miroir de ma chambre : est-ce que je suis présentable ?! Je lève les yeux au ciel suite à cette question silencieuse; qu'est-ce qu'on s'en fiche que je sois présentable, c'est Madison ! Pas la reine d’Angleterre ? Elle pourrait me voir débarquer en sac à patate qu'elle ne ferait pas la différence. Enfin si, quand même un peu : elle me dirait sans doute " c'est quoi cette dégaine ?! la nouvelle tenue de camouflage des flics ?! Va falloir abandonner le concept"...mais elle m'en tiendrait rigueur 5 minutes et passerait tout de suite à autre chose.

Seulement, même si il ne s'agissait pas d'une soirée de gala, je voulais faire un effort. Plus d'un mois sans la voir ! On en avait des choses à se dire, des potins à se raconter, des défis à se lancer...parce que même après une dizaine d'années, on restait finalement toujours les même, et on cherchait toujours à faire les 400 coups. C'est d'ailleurs pour cela que j'avais tant eu envie de renouer avec Maddie depuis 2 ans; la revoir au precint, c'était comme revenir à l'age de 19ans...avant le drame ! Il n'y avait qu'avec Maddie que j'oubliais l'espace d'un instant ce qui était arrivée, et que je me retrouvais "moi" ! Rien que pour ce qu'elle arrivait à faire pour, juste en faisant acte de présence, je me devais de l'accueillir comme il se devait et d'etre présentable.

J'avais enfilé un jean taille basse et une chemise cintrée blanche, à laquelle j'avais laissé quelques boutons ouvert juste pour prouver que je pouvais resté decontract' ! Je me passais les doigts dans les cheveux pour les arranger, et après un ultime coup d'oeil devant la glace....je me mit à soupirer de désespoir

** t'auras beau tout faire pour avoir l'air en pleine forme, ma grande, t'es fatiguée !! Ca se voit sur TON VISAGE !! **

Même si tout le monde n'arrêtait pas de dire que j'étais radieuse en ce moment, certains n'oubliait pas de laisser échapper un " mais fatiguée" suite au compliment. Et ils n'avaient pas tort, je le remarquais moi-même. Je dormais peu - la faute à qui - et tardait à récupérer mon sommeil en retard. Je ne prenais même plus le temps de passer à mon appart. Cette semaine j'avais du y faire un saut deux fois seulement, soit parce qu'il me manquait une veste ou un vêtement quelconque, soit parce que j'avais laissé des papiers important pour le boulot. Et comme mes soirées se terminaient les trois quart du temps chez Castle...difficile de trouver le temps de se poser !
Tant pis pour les signes de fatigue, finalement je décidai de m'en tenir qu'à ce simple fait "tu es radieuse, Kate" ! Les cernes, on s'en fiche, c'est fait pour faire jolie...ou pas.

Je me mettais maintenant à la recherche de mes chaussures, m'agenouillant à terre pour aller les récupérer sous mon lit, quand on sonna à la porte. Je releva brusquement la tête, toujours à genou, et leva le bras pour observer l'heure à mon poignet

- Merde ! 20h15 déjà !

Ni une, ni deux j'attrape les chaussures : j'arrive à en enfiler une sans trop de mal, mais l'autre ne veut pas faire comme sa copine. Et je suis assez pressée !!! c'est donc à cloche pied que je sors de ma chambre, tentant comme je peux de garder l’équilibre et forçant mon pied à rentrer dans ma chaussure. Je remarque durant ma course unijambiste, l'état de mon appartement : un vrai bordel ! Des fringues partout.
Entre celle que je déposais suite à mes séjours chez Castle, et celle que j'avais déballer de mon armoire - sans pour autant les mettre dans mon sac de voyage parce que finalement j'avais pas envie de les porter - il était clair que j'assumais depuis quelques jours, pleinement ma réputation de femme bordélique. Pas le temps de faire poireauter Maddie, de toute façon j'étais déjà devant ma porte d'entrée.

Après avoir déverouiller la porte, je l'ouvrit pour découvrir une Madison rayonnante et les bras chargés ! C'est souriante que je l'acceuillais ! Dieu que sa frimousse m'avait manqué ce dernier mois !

- HEY !!!! T'es pas en avance...mai tu sais quoi ?! Je suis encore plus en retard que toi ! Entre...et laisse-moi te débarasser de ça.

Je tendit les bras vers elle pour la soulager de tout ce qu'elle avait ramené, et je me délectait de l'odeur d'Osso bucco bien ranger dans le sac. Je sens que j'allais me régaler ce soir ! Je laissai Maddie faire comme chez elle et je déposait le grand sac sur le comptoir de la cuisine. Ce n'est qu'une fois que je tenta d'aller cacher le bordel que Maddie avait sans doute déjà remarqué.

- Je sais, c'est comme qui dirait le foutoir mais disons que...euh...

** que quoi ? Que tu passes tes nuits chez Rick et que t'as pas trouvé le temps d'en passer une seule chez toi ??! Pathétique...et puis je peux carrément pas lui annoncer la nouvelle de cette manière, j'aurais l'air de quoi ?! **

Je ramassais une à une les affaires, les réduisant en boule dans mes bras à mesure que j'ajoutais un vêtement et continuai dans ma lancée :

- ...disons que j'ai eu une semaine assez chargée et je...j'ai pas eu le temps de faire le ménage ! Mais t'en fais pas hein, en deux secondes c'est nickel ! Ni vu ni connue. Enlève ta veste et installes-toi fais comme chez toi !!

Me bagarrant pour que toutes les fringues que je rammassais tienne en un seul élement compacte dans mes bras, je me penchais pour attraper un jean que j'avais sortie de mon sac de voyage et qui étais encore trempé...un vague souvenir de la soirée ou je l'avais porté me revint en tête : J'étais sortie du precint et avait filer droit chez Rick, et une fois là-bas, j'avais eu du mal à tenir encore debout; j'étais lessivé, et j'avais même peiné à accueillir Castle dans mes bras pour le saluer comme il se devait. J'avais fini par le payer chère au moment ou j'avais signalé que je rêvais d'une bonne douche pour me requinquer. Ni une, ni deux, Castle m'avait soulevé de terre, tel un prince charmant enlevant sa princesse et s'était précipité vers la salle de bain, et alors que je ne m'y attendais pas le moins du monde, il avait fait couler l'eau de la douche pour finalement me pousser sous le jet encore habillée ! J'avais hurlé ce soir là et avait pesté contre Castle à un point dont je ne me sentais pas capable, jusqu'à que la colère s'amenuise lorsque Rick se fit pardonne en me rejoignant sous la douche.

Enfin bref, je m'égare ! Les paroles de Maddie me ramenait de toute façon sur terre :

Dis moi, c'est sympa ta nouvelle déco... Mais tu devrais revoir un peu les dernières tendance...J'ai jamais vu autant de fringues dans un salon... Tu les a jeté la au hasard ou alors tout est calculé? Oh non je sais...En fait je sais pas...

Je me redressai avec difficulté alors que je toisais Maddie qui se moquais de la situation. Avec un regard faussement agaçée je la regardais s'avancer vers mon fauteuil. Je me repenchai pour attraper un t-shirt tout en lui répondant :

C'est-ça moques-toi ! C'est tellement plus facile !...mais à ta place je me méfierais hein. C'est tellement le bordel que je ne suis pas à ça près, et ce serait regrettable que, par indavertance, je fasse tomber du ketchup sur ta belle tenue..Un accident est si vite arrivée, et puis, moi, tu sais, un tâche par-ci, un vêtement qui traine par là...Ca ne me fait ni chaud-ni froid !!!

Je secouai la tête en me mettant à rire alors que j'arrivait pratiquement à bout de mon "rangement" lorsque je sentis Maddie bouger derrière moi. Soit elle s'installait, soit elle venait de faire une découverte et allait voir ca de plus pr...

La vache t'as toujours pas jeté ce truc?!

Son exclamation faillit me faire tout tomber ! Je pivota alors sur moi-même, me demandant par là même ou j'allais bien pouvoir foutre toutes mes fringues, lorsque je vis ce que Maddie tenait en main. La bouche entreouverte, je venai de réaliser l'erreur que j'avais faite à laisser ce gilet traîner là..Je sentais qu'elle s'apprêtait à se moquer une nouvelle fois, alors je la devançais, toute en m'approchant d'elle :

- Quoi ?! T'as quelque chose à me dire sur le sujet "Melle, j'ai-19ans-et-je-crois-que-les-leggings-jaune-canaris-vont-très-bien-mon-haut-violet-vintage"

Je faisais référence à sa période expérimentale sur les tenues vestimentaires. Maddie était passé par tous les style, comme à peu près n'importe quelle adolescente, ca ve de soi...Mais toute la bande n'avait retenue qu'une seule tenue : celle qui nous permettait de retrouver en moins de 5 secondes, Madison Queller dans le grand parking du lycée. Avec cette tenue là, on pouvait être sûr de la repérer...On l'avait même charrier sur le fait qu'elle s'avérait très pratique le soir, très tard, en sortie de boîte de nuit, sans lampadaire allumé dans les environs.

Bon ok, c'est vrai, je ne devrais pas sortir les "dossiers"...Mais avec Maddie on avait toujours fonctionné ainsi. On se charriait, sans pour autant nous empêcher d'avoir de temps en temps, une parole agréable qui symbolisait l'amour qu'on se portait. Parce que c'était pas un secret : J'adorais Maddie ! Elle était un pilier pour moi. je l'adorais tellement que j'en étais même à regretter ces longues années ou on s'était perdue de vue. Et puis....comment le temps a été long pendant cette "absence", faut bien que je me rattrape, n'est-ce pas ?! Alors pas de cadeau pour les remarques moqueuses, on l'avait bien méritée elle et moi !!

Je récupérais le gilet des mains de Maddie, et après avoir fait semblant de la défier du regard, je ne put m'empêcher de lui sourire puis de me mettre à rire ! Il me fallut quelques secondes pour me reprendre et c'est encore à moitié en riant, que je m'apprêtait à prendre le chemin de ma chambre pour aller déposer mon tas de fringues.

- J'vais aller poser ça dans la chambre et ensuite je nous sert un verre...

J'allais faire quelques pas mais les paroles de Maddie m'arrêtèrent un instant.

Sérieusement, je trouve qu'il y a un truc de changé... Mis a part le fait que tu ne sais plus ranger... Bon je sais t'es bordélique, ça, ça risque de pas de changer sur ce point... Mais a ce point la! Et puis, t'as l'air super fatiguée... Mais me sort pas ta vieille rengaine sur le "j'ai trop de boulot mad' tu comprends j'ai pas le temps de faire ça..." ça marche pas avec moi. Y'a quelque chose d'autre...

Que faire ? nier ou passer outre la réflexion de ma meilleure amie ?? La deuxième option me paressant plus judicieuse, je ne fit que lui sourire timidement et passa à côté d'elle pour me rendre dans la chambre...Seulement, sa dernière question chamboula un peu tout mes plans :

Depuis quand tu sort avec ton écrivain?

Ca avait le mérite d'aller droit au but ! Tellement droit au but qu'elle m'avait surprise et avait finalement réussie à me faire tomber toutes les fringues que j'avais dans les mains. Sans bouger mon corps de sa position, je ne fis que pivoter sur moi même, les bras ballant, croyant encore que la boule de vêtement que j'avais formé était encore présente. Je mit un moment avant de réaliser que sa question attendait une réponse. Je la fixai alors dans les yeux, complètement etonnée puis, me décidai enfin à réagir, tant pis pour les vêtement au sol :

- Finalement, je crois que le verre ne va pas attendre, autant le servir maintenant !

Je me dirigeais alors vers le comptoir de ma cuisine et en ouvrant le placard du dessous, en sortit une bouteille de vodka. Après avoir examinée cette dernière en déclarant "ça, ca fera l'affaire", je me rendai vers le placard des verres pour en sortir deux et passa par la case frigo ou attendait quelques olives et autres condiments...Je posai tout ca sur le comptoir et ne tarda pas à nous servir. Se faisant, je lui répondit :

- Un petit peu moins d'un mois ! 3 semaines pour êtres plus précises...3 semaines 1 jours et 10h pour être ENCORE plus précise ! avais-je répondu après avoir rapidement jeté un coup d'oeil à ma montre.

Le premier verre que je mettais servie disparu très vite dans ma gorge, et je fixais maintenant Maddie qui semblait tout sourire. L'observant nettement, je comprit qu'elle avait envie de commenter alors j'ajoutai :

- Allez, vas-y, fais-toi plaisir, dis-moi ce que tu as à me dire, je sens que tu en meures d'envie

J'aurais du m'en douter qu'elle voudrait des détails !! D'abord, je m'y attendait tellement que j'avais prévu la vodka exprès, ensuite je savais que mes propos méritaient préparation alors j’enchaînais déjà mon deuxième verre. Non pas que l'idée de tout lui raconter me gênait...c'est juste que pour Rick, c'est différent.

Quelques part, je pense que Maddie le sait déjà, et c'était doute ça qui la rend si euphorique en cet instant. On se souvient sans doute toute deux ce qu'il s'est passé il y a 2 ans et les paroles qu'on avait échangé. Ses fameuse réfléxions en salle d'interrogatoire ou elle m'accusait de craquer littéralement pour Richard Castle, au point de vouloir tout un tas d'enfant avec lui. Je ne reviens pas sur le fait que je n'avais pas confirmer...mais que je n'avais pas nier, non plus ; ce que Maddie avait bien retenue.

- Je me doutais bien que allait vouloir en savoir davantage. Le problème ma chère, c'est que je ne sais pas si tes oreilles sont capable de l'entendre. Je voudrais avoir à m'excuser auprès de ta mère d'avoir oser transformer sa petite fille chérie en une dévergondée !

Je plissais du nez tout en souriant. Se cacher derrière une boutade, c'était mon truc pour éviter le sujet...mais je savais qu'avec Maddie c'était peine perdue. Il n'y avait qu'à voir sa tête en ce moment. Je me mise à soupirer, capitulant face à la détermination de mon amie, et ajoutai :

- Bon ok, d'accord...On va tenter de te répondre dans l'ordre.

Je tentais de me souvenir de ses questions et me mise à rire par avance. Rien que la première avait l'avantage d'etre direct. C'est donc à moitié taquine, à moitié sérieuse que je lui répondit :

- Il est comment ? "Impressionnant"...et je ne fais bien évidemment pas allusion à sa réputation d'homme célèbre hein ! Comment j'ai craqué ?! A vrai dire, la question serait plutôt, comment ai-je fais pour résister jusqu'ici ! S'est-il jeté sur moi en salle d'interrogatoire ? ...Pas le premier soir, mais ça lui est arrivé quelques jours plus tard, après qu'on se soit assuré qu'il n'y ait plus personne au Precint ce jour là. Quant au fait que mes fringues se trouvent éparpiller partout dans mon appartement, ca n'a rien à voir avec le fait qu'il me les aurait déchiré; s'il avait fait ça, je l'aurais tué ! J'y tiens à mes fringues...autant que tu as tenue à ton legging fluo.

J'en remet une couche hein, ca fait pas de mal !

- En réalité, j'ai pas trop trouvé le temps de vivre chez moi ces derniers temps. Mon itinéraire quotidien c'est le Loft de Castle-Le Precint , le Precint-le Loft de Castle...Je passais juste ici en coup de vent pour vider mon sac de voyage, et le remplir de fringues propres...et je repartais illico.

Je voyait Maddie sourire chaque secondes un peu plus et je ne put m'empêcher d'en faire de même. Légèrement intimidée, j'ajoutai un peu rougissante :

- Je suis fatiguée parce que je dors peu...4 heures par nuit à tout cassé. Mais pour être honnête je m'en contrefiche ! Parce que je passe les 4 heures de sommeil les plus agréables de ma vie. Je me sens bien, je me sens...je me sens....arf, j'ai pas vraiment de mot pour décrire ce que je ressens. Tout ce que je sais, c'est que, j'ai attendu trop longtemps avant de sauter le pas, et maintenant je dois rattraper le temps perdu.

Je baissais la tête volontairement, pour ne plus affronter le regard de Maddie qui me signifiait clairement un "JE LE SAVAIS QUE TU CRAQUAIS POUR LUI !!!!!" et me triturant les mains, je concluai :

- Il m'a évité...pendant plus de deux semaines ! Il était en promo pour son roman, et moi je bossais. Un jour, il m'a appelé, et il m'a surpris en me proposant de sortir dîner tous les deux. Mais pas un dîner comme d'habitude, il avait l'air d'insister sur le fait que c'était une sorte de rendez-vous. J'ai flippé. Et tu sais tout aussi bien que moi ce que je fais quand je flippe...

Je laissais un moment de silence avant de répondre, avec Maddie qui me faisait echo "J'évite le sujet !" (Tu évites le sujet avait dit Maddie de son côté)

- Bref, j'ai raccroché, sans lui donner de réponse pour ce dîner, et j'ai...tardé à le rappeler. Et lui, il s'est sans doute lasser. Alors, au départ, j'ai fait style que ça ne m'atteignait pas, mais finalement, j'en crevais. Deux semaines...j'ai tenu deux semaines; Enfin, disons plutôt que j'avais plus d'ongles à ronger, que j'avais liquider toutes les crèmes glacés de mon frigo, et que j'ai senti que je faisait sonner l'alarme le jour ou j'ai osé mélanger Cornichons et Nuttela. Là, c'était foutu, il fallait que je lui parle...Que je lui dise que j'étais au courant de ce qu'il m'avait dit. Tu sais ?! Sur le fait que je l'avais "peut-etre" entendu me dire qu'il m'aimait, le jour de mon accident...Enfin Bref, j'ai pris mon courage à deux mains, et je suis allé chez lui dans le but de me faire pardonner - au moins pour le dîner - et sans arrière pensées. Surtout qu'au vue de la manière dont il m'avait raccroché au nez ce soir-là, j'étais loin d'imaginer cette tournure des évènements

Quand j'entendis le mot "enfant" dans la bouche de Maddie, je failli recracher tout mon verre, droit devant le tête de mon amie. Quand j'y pense, j'aurais pas du me retenir de tout cracher, j'aurais aimé voir sa tête à ce moment là !!! j'avalai difficilement, et d'une main que je brandis devant Madison pour la stopper, je commença à la calmer :

- Oh là...doucement. Qui a parlé d'enfant, là ?! On en est pas là !! Premièrement, il a déjà une fille et je suis pas sûre qu'il ait envie de remettre ça. Et deuxièmement, on est ensemble que depuis quelques semaines alors faudrait pas se précipité non plus hein. Je te vois venir, tu fais mine "oh mais non, bien sûr, j'ai pas dit 'tout de suite'..." mais dans un mois tu m'en reparleras et me demandera si on a prévu des "bébés Castle !"

Je me mit à rire, me souvenant parfaitement de l'expression qu'elle avait utilisé deux as plus tôt. Maddie et sa subtilité....

Je m'installai sur un tabouret non loin de Maddie, et m'accouda à mon îlot de cuisine tout en la fixant alors qu'elle me posait déjà de nouvelle question. Tiens ! j'aurais du m'y attendre à ça "Pourquoi t'as nié que tu l'aimais ?!" "Pourquoi t'as attendu ?!" ...Pourquoi,Pourquoi,Pourquoi. Maddie ne changeait pas, il fallait toujours une explication à tout. Au lycée, c'était pareil ! C'était la pro des questions existentielles, et des questions dignes des enfants de 5 ans à la découverte du monde.

Je secouai la tête, tout en lui souriant :

- Il faut toujours un "pourquoi" avec toi, n'est-ce pas ?!...

J'inspirai un instant et commença à réfléchir sur la manière dont lui expliquer les choses :

- Sincèrement, si j'avais eu le malheur de clamer ne serait-ce qu'une seule fois mes "sentiments" pour Castle, non seulement ça n'aurait plus été un secret dans la minute qui aurait suivis, et Richard Castle aurait trop fier de lui. Je ne me voyais pas lui faire ce plaisir. Et puis à l’époque, il avait beau être charmant, séduisant, et sexy...il restait quand même arrogant, et agaçant !! Ce type passait son temps à courir après n'importe quel femme, du moment qu'elle flattait son ego ! Et je ne voulais pas faire partie de ses conquêtes d'un soir.

Oh oui, cette époque je m'en souvenais parfaitement. Il avait eu le don de me mettre en rogne ces fois-là...Mais force était de constater qu'avec le temps, il changeait. Il changeait un peu, beaucoup, TROP ! Au point qu'il en était métamorphosé.

- Et puis....j'ai fini par apprendre à le connaître, à voir en lui autre chose que Richard Castle l'écrivain, ou le célibataire endurci. Je voyais un homme loyal, fidèle en amitié, sur qui on peut compter...et qui comprenait mon obsession : Le meurtre de ma mère. Plus le temps passait, plus il devenait impossible de résister, mais on avait lui et moi comme qui dirait une problème de timing. D'ou le fait qu'on ait perdu autant de temps. Je sais pas si tu te souviens, mais l'été dernier, j'étais encore avec Josh..et ça faisait un moment qu'on sortait ensemble. Et je suis pas du genre à sortir avec deux hommes en même temps.

J'étais toute ouïe, il fallait dire que je ne m'attendais pas vraiment a cette explication. Je ne connaissais effectivement que la partie "Rick le séducteur" grâce aux journaux... Et personnellement ça ne m'aurait pas dérangé qu'il m'ajoute a ses conquêtes. Seulement, Kate ne fonctionnait pas pareil et je l'oubliais souvent.
A l'époque, on avait tendance a foncer quand un mec nous plaisait. J'avoue que je le fait encore un peu maintenant, mais Kate a ralentit la cadence depuis la mort de sa mère. Sans doute que perdre un proche vous fait voir la vie autrement, et vous prenez sans doute conscience que les gens qui nous entourent peuvent s'en aller a tout moment. Alors, vous faites semblant de ne pas vous attacher mais ça deviens pire au final.

Kate avait sans doute mûrit trop tôt alors que moi je restais l'interminable gaffeuse et blonde qui récoltait les con a la pelle. Sauf que la, elle venait de trouver la perle rare... Je l'enviais, espérant la trouver a mon tour.

Non mais Josh... C'était juste un amant de passage, je veux dire que ce type n'était jamais la! Si tu voulais construire une relation sérieuse t'étais plutôt mal partie avec ce courant d'air!

Je me mit a sourire, puis bu enfin une gorgée de mon verre. Pas plus, il fallait que je me souvienne de cette soirée. *Mais bien sure Mad' d'ici demain tu te taperas un mal de crane carabiné!*. Non je ne suis pas alcoolique, juste que dans les fêtes il m'arrive de boire... Et des fois un peu trop.
Me souvenant d'une soirée ou Kate et moi étions invités, il y a de ça quelques années déjà, je me mis a sourire. Le lendemain de cette fête, impossible de me souvenir comment j'avais pu atterrir dans la baignoire habillé en infirmière sexy.

Et pour ce qui est des bébés Castle, ne me dit pas que t'y a jamais pensé... Toi Rick et vos enfants au bord de la plage... Il a bien une maison dans les Hampton non? Tout le monde y pense un jour a ce genre d'image idyllique , tu n'y fais pas exception ma vieille.

J'y avais pensé moi aussi, sauf que pour l'instant niveau relation c'était le desert. Pas que je n'en avait pas envie, juste que je n'avais pas le temps. J'étais devenue une sorte de working girl qui n'a même plus de vie privée... Déprimant.

Dis moi, vous allez faire comment pour ne pas vous faire griller? Non parce que, je sais que c'est moi la reine de la gaffe, mais comme on dit quand on joue avec le feu on se brûle... Parce que si j'ai bien compris le coup de la salle d’interrogatoire y est passé et... enfin je sais pas y'aurait pu avoir quelqu'un derrière la vitre ... Et puis, même si vous essayez de faire comme si rien n'avait changé je suis sur que certains de tes collègues... Esposito c'est ça? Ou même ta copine de la morgue va finir par vous griller! Je ne parle pas bien sur d'une phrase que pourrait sortir la mère de Rick, si elle est au courant, ou même de sa fille... Sans compter les paparazzis!

Ça faisait beaucoup de choses a éviter en énumérant, la comme ça... Je la plaignais beaucoup plus d'un coup.

J'eut à peine le temps de finir mon verre que je ne retenu pas pour laisser quelques gouttes sortir à pleine balle de ma bouche. Maddie avait eut le malheur de me faire rire alors que je buvais alors, normal que tout ça finisse par sortir.

Pas le temps de m'excuser réellement, je m'essuyais la bouche après m'être assurée que Maddie n'avait rien reçu et fixa furtivement mon parquet. Bon ça va, il n'y en avait pas beaucoup. J'allais pas devoir me mettre à passer la serpillière. Et puis de toute façon, je n'en avais vraiment pas envie. Maddie venait d'aborder un sujet délicat et fun à la fois, j'allais certainement pas m’éclipser pour une partie de ménage.

Me reconcentrant alors sur mon amie, je posa ma main sur son avant-bras en riant et lui répondit :

- Attends, le pire c'est que je t'imagine bien le faire. Sincèrement, j'espère que ton prochain mec ne sera pas connu des magasine, parce que j'ose même pas imaginer les gros titres...

je levais alors ma main pour souligner virtuellement un titre invisible que je me m'imginais en première page et ajouta :

- "La dernière coqueluche des States n'est plus un coeur à prendre...Madison Queller est la nouvelle prétendante et le clame haut et fort : "Je suis plus célib, je prend mon pied et je vous emmerde !"

Je ne put alors m'empêcher à rire de mes propres délires, parce que même si cela avait l'air grotesque, je savais Maddie capable d'une telle chose...de la même manière que, fut un temps, je l'aurais fait également. Disons que cela un avantage certain de bavarder avec une fille comme Maddie : Même si le temps passe, que l'on vieillit, je reste une véritable adolescente avec elle !!! Regardant Maddie qui n'en menait pas large non plus et riait, je tentait veinenement de reprendre le fil de la conversation

- Non mais plus sérieusement (cherchant à etouffer mon rire). T'es à ce point en manque ?! ...Bon remarque, je peux pas trop ramener ma fraise sur le sujet hein. Avant Rick ca a été le calme plat pendant euh....Arf, non je préfère même pas compter. J'ai eu une occasion, y'a de ça quelques mois mais...j'ai pas osé sauté le pas ! Alors que je suis sûre que ca aurait pu valoir le coup !!!

Je me remit à boire ma dernière gorgée de vodka et ajouta :

- Ca fait combien de temps que t'as pas eu de mec dans ton lit ?

J'écoutais attentivement ce que me disait Kate. La laissant parler, riant même de la blague de la voyante. Si elle savait que, pour le fun, j'en avait vraiment vu une elle se serait foutue de ma gueule. Mais tout ça était juste un petit délire entre amis... Bien sur que je n'y croyais pas, et je n'étais pas du tout tenté de recommencer l’expérience.
Bon, je dois avouer que la voyante avait franchement pas l'air d’être une sorte de manouche avec un chiffon sur la tête regardant dans un boule de cristal... Non, c'était juste une femme ordinaire qui retournait des cartes de tarots. Si j'avais croisé cette femme dans la rue je n'aurais jamais cru qu'elle aurait pu être voyante.

J'eu du mal a lui répondre tant sa phrase avait fini par me faire rire... Je mis quelques temps pour me remettre. L'alcool devait peut être commencer a agir, oubliant que mes plats refroidissaient a vu d'oeil, je continuais tranquillement de parler.

Rit pas, mais j'ai déjà testé le speed dating... Eh ben plus JAMAIS!

Je marquais une courte pause, histoire d'avoir toute l'attention de mon amie.

Tu croises tout les mecs en manque de relation qui ont, pour la plupart, des gros problèmes perso... Certains utilise le speed date' pour faire leur petite séance psy... Je te passe les histoires de certains... Franchement j'ai jamais pu tomber aussi bas que la fois ou je suis allé a une soirée speed dating. Et pour ton info y'avait pas de "rrrrrouuussse"(reprenant l'accent en mimant des guillement)a cette soirée pourrie.

Je soupirais. La soirée avait déja mal commencé il fallait dire : j'étais partie en retard, j'avais eut un problème de fringue et lorsque j'étais arrivé les meilleurs semblaient etre déja partit... Il ne restait plus que les cas desépérés.

Je savais pas que Chris' avait rencontré son mari grâce a ça... Mais faut dire qu'elle a moins la poisse que moi. Souvient toi des merdes qui me tombaient dessus quand on était au lycée. J'ai jamais eut autant de problèmes qu'a cette époque...

Je me mit a rire toute seule, me remémorant certaines choses qui m'étaient arrivé a ces moments la.

Tu te souviens des vendredi 13? Celui ou j'avais carrément fait un mot signé de la main de ma mere ?

Je me mis à sourire nostalgiquement en regardant Maddie, après m'etre écarté de la sauce, SUPER BONNE soit dit en passant et me mit à lui répondre au sujet du pull.

Je peux pas le jeter, j'y arrive pas...C'est plus fort que moi, je pense toujours à cette conversation que j'avais eu avec ma mère. Celle ou elle me disait : "Tu sais Katie, la famille de ton père est un peu....comment dire...décalé, c'est un fait ! Mais ta grande tante, est quelqu'un de spécial. Elle n'aime pas vraiment les gens, et se montre parfois froide. Problème de confiance sans doute. Mais une chose est sûre, si elle t'offre ce pull c'est qu'elle estime que tu es quelqu'un de spécial toi aussi. Alors tu dois en prendre soin et respecter ce présent". Je me suis tut un instant me remémorant cette conversation. Une part de moi avait en vie de pleurer, mais une autre part avait envie de rire. et C'est justement ce que je me suis mise à faire. J'ai éclaté de rire, en regardant Maddie. Je savais ce qu'elle pensait en cet instant : son visage s'était soudain attristée, et elle souriait timidement, sans doute parce qu'elle savait que je parlait rarement de ma mère mais que lorsque je le faisais ça n’annonçait rien de bon. Et pourtant là maintenant, je la surprenais sans doute à rire ainsi.

Je posai donc ma main sur son avant bras qui tenait encore la cuillère en bois qu'elle se servait pour ses casseroles et tout en riant, je lui sortit.

- J'ai toujours cru que ce jour là, lorsque ma mère m'avait dit "tu dois être quelqu'un de spécial comme ta grande tante", elle me comparait à cette tarée et me disais que j'allais devenir aussi associable et barge qu'elle !! C'est pour ça que j'ai maudit ce pull !!

Je tentais de calmer mon rire, en tentant de revenir à la charge pour la sauce, mais je n'eut pas le temps : Maddie venait de me taper la main pour que je ne vienne pas y gouter. Je laissai sortir un "Ouch" tout en feignant la douleur qu'elle aurait pu me causer à me taper ainsi, et lui tira la langue avant de retourner devant l'ilot de la cuisine et de me réinstaller sur un tabouret en regardant ma meilleure amie.

Une pensée me vint en tête concernant nos anciens amis et ennemis du lycée, et je la laissai sortir pour en tenir informé Maddie :

- Tu sais...je me demande ce qu'ils sont devenus..tous ces gens ? Nos potes de lycées, ces saloperies de cheerleadeuses qu'on aimait détester, et qui nous le rendaient bien !! Tu t'es jamais demandé ce que ça ferait de les recroiser un jour ?! Je suis sûre qu'aucun d'entre eux ne sait dit qu'un jour tu serais grande propriétaire de restaurant 3 étoiles !